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American Friends Service Committee
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Historique

American Friends Service Committee - Historique




Années 1950


-1950-1986, Corée du Sud : les Quakers, qui avaient déjà dénoncé des atrocités japonaises en Corée en 1917, interviennent pendant la guerre qui oppose les nationalistes de Séoul aux communistes de Pyongyang à partir de 1950. L’AFSC, notamment, envoie des vivres et des habits qui sont transportés et distribués sur place par l’armée des Etats-Unis, qui combat les Coréens du Nord et leur allié chinois. En septembre 1950, l’organisation refuse cependant de travailler dans le Sud sous la tutelle de la Croix-Rouge américaine et du corps expéditionnaire de Washington. Le Comité de Philadelphie, qui se veut impartial, critique à la fois la Corée du Nord et les Etats-Unis pour avoir rompu le statu quo et franchi le 38ème parallèle en juin et octobre 1950 respectivement. A défaut d’avoir l’oreille de Pyongyang, les Quakers voient leur neutralité reconnue par les Occidentaux. Dans un article du Manchester Guardian le 23 juin 1952, un journaliste britannique suggère par exemple de leur confier une mission d’enquête sur les allégations de la Corée du Nord et de son allié chinois quant à l’usage d’armes bactériologiques par Washington. Mais le projet reste lettre morte et l’AFSC n’est pas autorisé par Pyongyang à aller en zone communiste. Après la signature d’un armistice à Pan-Mun-Jom le 27 juillet 1953, l’organisation entreprend alors de participer à la reconstruction du Sud, en particulier dans la ville de Kunsan l’année suivante. Soucieux d’éviter une reprise du conflit, le Comité de Philadelphie essaie de calmer le jeu en proposant de rétablir des relations diplomatiques entre Washington et Pékin, quitte à prendre ses distances avec Taipeh. Dans un ouvrage publié en 1965, l’AFSC préconise ainsi de signer avec la Chine communiste un traité de non prolifération nucléaire. A l’en croire, les Etats-Unis devraient faire preuve de bonne volonté en reconnaissant officiellement le gouvernement de Mao Tsé Tung, en autorisant les échanges commerciaux entre les deux pays, en démarrant des programmes de coopération technique, en proposant une aide au développement et en incitant Taiwan à se retirer des îles Quemoy et Matsu, qui sont sources de conflit du fait de leur proximité avec le continent. Bien qu’annonciateur de la visite du président Richard Nixon à Pékin en 1972, le projet suscite d’abord des réticences chez les Quakers conservateurs du Middle West américain. En effet, il paraît assez irréaliste car il ne demande pas de concessions similaires de la part de la Chine populaire. Après 1972, le rétablissement de relations diplomatiques entre Washington et Pékin encourage néanmoins les Quakers à poursuivre leur mission de bons offices en Corée du Sud, où le Comité de Philadelphie organise trois conférences de réconciliation en 1981, 1982 et 1983. Encore une fois, les communistes du Nord s’illustrent par leur absence et ne répondent pas aux ouvertures de l’AFSC, qui envoie deux délégations à Pyongyang en 1980 et 1984. Les discussions initiées par Philadelphie réunissent plutôt des membres de la diaspora coréenne aux Etats-Unis et des personnalités locales comme l’historien Ham Sok Hon, leader de la communauté quaker en Corée du Sud. Dans un ouvrage tiré de ces rencontres et édité par John Sullivan et Roberta Foss en 1986, l’AFSC se révèle très favorable à la réunification du pays et à un désengagement militaire de Washington, avec un retrait immédiat des armes nucléaires et graduel des troupes américaines. Ses recommandations se concentrent essentiellement sur les Etats-Unis, bien plus que sur la Corée du Nord, la Chine, l’URSS ou le Japon. L’AFSC réclame en l’occurrence la normalisation des relations diplomatiques avec Pyongyang, la révision de l’accord de défense passé avec Séoul en 1954, l’arrêt du soutien inconditionnel à la junte militaire au pouvoir en Corée du Sud et, à l’inverse, le développement des échanges avec l’opposition démocratique. Concernant la Corée du Nord, l’AFSC se montre étrangement complaisant, soulignant la nature égalitaire du régime et sa capacité à fournir des services publics gratuits pour tous.

-15-27 juillet 1951, Russie : l’AFSC participe à une délégation quaker qui se rend à Moscou pour rencontrer les responsables du mouvement de la paix lancé à Wroclaw en Pologne en 1948 et élargi au monde occidental lors de l’Appel de Stockholm en 1950. Les Quakers partagent en effet les idéaux des pacifistes d’obédience communiste. Pour autant, ils n’adhèrent pas officiellement à l’Appel de Stockholm du fait du parti pris des Soviétiques contre les Américains. Dans une minute datée du 4 octobre 1950 et citée par Robert Byrd, l’AFSC soulignait ainsi la nécessité de “ se dissocier des organisations qui semblent réclamer la paix et qui, en réalité, empêchent le dialogue en adoptant des positions partisanes ”. A Moscou en 1951, les Quakers de Philadelphie critiquent en conséquence l’œuvre de propagande d’un mouvement qui vise d’abord à promouvoir les intérêts de l’URSS, plutôt qu’à réconcilier les peuples. Par la suite, ils préféreront rallier la Conférence de paix chrétienne qui, lancée à Prague en 1959, leur paraîtra moins contrôlée par les communistes.

-1952-1976, Suisse : avec le centre quaker à Genève, qui est réactivé par Colin Bell en 1949 puis Duncan Wood en 1953, l’AFSC finance des conférences diplomatiques dans un cadre informel et confidentiel. Initialement lancés à Washington, les séminaires destinés à des spécialistes des relations internationales se poursuivent ainsi à Paris à partir de mars 1952 et donnent lieu à une première réunion à Clarens en Suisse en juillet suivant. Du 25 au 27 février 1954, l’AFSC organise notamment à Paris un atelier de réflexion qui vise à appliquer aux médiations interétatiques les procédures de résolution des conflits du travail. L’initiative s’inspire en l’occurrence du livre d’Elmore Jackson, le représentant quaker aux Nations Unies. Elle fait également apparaître la nécessité de réduire les tensions nées de la guerre froide. La conférence de Clarens, qui se déroule en Suisse du 16 au 20 août 1963, initie alors un cycle de rencontres qui s’ouvrent aux diplomates de l’Est. Dans le même ordre d’idées, un Quaker britannique, John Burton, lance à Londres en décembre 1964 une Association internationale de recherche pour la paix (International Peace Research Association) qui prendra le statut d’une fondation en 1990.

-1953-1956, Etats-Unis : l’AFSC décide de ne pas participer au programme de réinstallation (escapee program) qui, dans le cadre d’une loi américaine de 1953 (le Refugee Relief Act), vise à faciliter l’accueil de réfugiés d’Europe de l’Est en Allemagne de l’Ouest, en Autriche, en Italie, en Grèce et en Turquie. L’opération est assez controversée car elle sert aussi à discréditer l’URSS et à former des “ combattants de la liberté ” avec l’appui de la CIA (Central Intelligence Agency). Soucieux de se dissocier de la politique étrangère américaine, l’AFSC refuse également que Washington supervise le déploiement de ses volontaires à l’étranger à partir de 1956, quitte à renoncer à des subventions du gouvernement et à financer ses missions uniquement sur fonds propres. Aux Etats-Unis, le Comité commence par ailleurs à soutenir les efforts de déségrégation raciale des lieux publics dans le Sud et, au Nord, à promouvoir des programmes de discrimination positive au sein du comité d’égalité des chances à l’emploi mis en place par la municipalité de Philadelphie en faveur des Noirs après 1945. Les efforts se concentrent notamment sur Chicago, où l’AFSC a lancé une campagne contre lecolor bar dans la banlieue blanche de Cicero en 1951.

-1954-1979, Vietnam : dans la foulée des accords de paix qui, signés à Paris en 1954, entérinent le départ du colonisateur français, l’AFSC publie un communiqué exprimant son inquiétude devant la perspective d’une intervention militaire de Washington pour soutenir le gouvernement de Saigon contre le Nord communiste. De fait, la guerre prend vite de l’ampleur avec les incursions des “ Viêt Công ” du FNL (Front national de libération) dans le Sud. En décembre 1964, le président de l’AFSC, Gilbert White, suggère en conséquence d’envoyer des casques bleus des Nations Unies pour faciliter le retrait des troupes américaines et réduire les tensions en développant la vallée du Mékong dans le cadre d’un projet susceptible de bénéficier à l’ensemble des pays de la région. En octobre suivant, le Comité de Philadelphie invite par ailleurs toutes les parties concernées à cesser les hostilités et à entamer des négociations de paix. Son appel s’adresse à la fois au gouvernement américain, au régime nationaliste de Saigon aux communistes de Hanoi et aux guérilleros du FNL. Par le biais d’encarts publiés dans le New York Times et le Washington Post du 9 et 11 octobre 1966, respectivement, l’organisation pacifiste passe ensuite à un cran au-dessus et stigmatise plus particulièrement la politique de Washington sans rien dire des violations du droit humanitaire international par les Viêt Công et les troupes du Nord. Favorable aux objecteurs de conscience qui refusent de faire leur service militaire au Vietnam, l’AFSC demande en l’occurrence une cessation immédiate des bombardements américains et un retrait des troupes engagées aux côtés du régime de Saigon. Dans un ouvrage publié cette année-là et tiré d’une enquête menée uniquement dans le Sud du 6 janvier 1965 au 20 janvier 1966, le Comité de Philadelphie étaie sa thèse en avançant quatre principaux arguments pour inciter Washington à quitter la région. Premièrement, les Etats-Unis doivent reconnaître l’impossibilité d’une victoire militaire contre Hanoi. Deuxièmement, ils ne peuvent pas réduire le conflit à une guerre d’agression du Nord car le FNL jouit d’une réelle base sociale dans le Sud. Troisièmement, il convient de relativiser l’hypothèse d’une régionalisation des hostilités en cas de victoire communiste à Saigon : peu probable, voire contre-productive, la “ théorie des dominos ” envisage en effet de détruire un Etat tampon, le Nord Vietnam, sous prétexte de contenir l’influence de la Chine, dont les velléités d’expansion restent à prouver. Quatrièmement, enfin, un désengagement américain du Sud n’entamerait nullement la confiance des alliés de Washington dans le monde ; au contraire, il améliorerait l’image des Etats-Unis, qui se sont trop compromis avec la dictature au pouvoir à Saigon. Bien entendu, la Maison Blanche ne l’entend pas ainsi et récuse les arguments de l’AFSC. Dans le même temps, l’organisation quaker a le plus grand mal à poursuivre ses opérations humanitaires au Vietnam. Au Sud, où elle essaie d’intervenir dans des régions délaissées par le gouvernement de Saigon, elle doit momentanément fermer son centre médical de Quang Ngai, près de Hué, lorsqu’une de ses employées, Marjorie Nelson, est surprise par l’offensive du Têt, enlevée par le FLN et détenue du 29 janvier au 31 mars 1968. Au Nord, l’AFSC n’est guère plus heureux malgré l’amorce d’un dialogue avec les officiels de Hanoi à l’occasion d’une conférence à Bratislava en septembre 1967. Après avoir envoyé à la Croix-Rouge soviétique des médicaments d’un montant de $6 000 dans le courant de l’année 1966, l’organisation quaker se heurte en l’occurrence à l’opposition de Washington, qui interdit la poursuite des opérations faute de pouvoir s’assurer que les distributions de vivres bénéficient à des civils, et non à des combattants. De fait, l’AFSC n’est pas autorisé par les communistes à installer un expatrié au Nord Vietnam pour vérifier l’affectation de ses dons. En mars 1967, l’organisation quaker se passe néanmoins de l’assentiment de Washington pour affréter un bateau, le Phoenix, qui débarque une tonne de médicaments à Haiphong. En décembre 1968, le Comité de Philadelphie donne directement au FNL des médicaments d’une valeur de $25 000 qui sont utilisés par les guérilleros et retrouvés par l’armée américaine dans des caches du Viêt Công au Cambodge. Parce qu’il a violé le Trading with the Enemy Act, qui interdit de “ commercer ” avec l’ennemi, l’AFSC est en conséquence puni par Washington, qui gèle son compte en banque et l’oblige à transférer ses avoirs au Canada pour continuer de travailler au Nord Vietnam. A force de persévérance, le Comité de Philadelphie finit cependant par obtenir de l’administration américaine des permis sur une base ad hoc pour envoyer ponctuellement à Hanoi des secours à partir de juillet 1969. En tout, les Quakers américains et canadiens déversent l’équivalent de $300 000 de matériel médical au Nord Vietnam, notamment par le biais du Comité international de la Croix-Rouge, dont la neutralité rassure Washington. Mais les communistes eux-mêmes ne sont pas très favorables à l’envoi de bateaux humanitaires qui engorgent des ports déjà très encombrés et qui obligent à dégarnir leur défense antiaérienne pour apporter des médicaments inadaptés, périmés ou rendus inutilisables par l’air salin. Dans tous les cas, la victoire de Hanoi et le retrait des Américains rendent bientôt inutile la poursuite de ces opérations, y compris dans le Sud, où un Quaker, Richard Thompson, est tué en 1973. Après la fin de la guerre en 1975, l’AFSC essaie alors de participer à la reconstruction du pays en y soutenant brièvement des coopératives agricoles. Toujours pas autorisée à déployer des expatriés sur place, l’organisation quaker assume désormais son parti pris idéologique en faveur de Hanoi. Avant la fin de la guerre, elle n’avait pas hésité à relayer la propagande des Viêt Công et à parler de 200 000 prisonniers politiques au Sud, un chiffre manifestement exagéré au vu de la capacité d’accueil des établissements pénitentiaires du pays, limitée à 35 000 places. Après la victoire communiste, rapporte Lowell Livezey, l’AFSC soutient ouvertement la politique du nouveau régime. Malgré les départs de plus en plus massifs de boat people qui fuient la dictature de Hanoi, l’organisation quaker récuse les témoignages des réfugiés vietnamiens en arguant qu’ils font le jeu des impérialistes et ruinent les efforts de réconciliation. Dans la foulée, l’AFSC minimise également l’ampleur de la répression contre les religieux et prétend que les plaintes des bouddhistes sont téléguidées par la CIA à travers le fameux moine Thich Nhat Hanh, en exil en France. L’organisation quaker fait preuve de mauvaise foi en la matière, car autant elle n’aurait pas admis que Washington emprisonne les opposants à la guerre du Vietnam, autant elle trouve normal que le gouvernement de Hanoi interne des citoyens compromis avec les Américains. La complaisance des Quakers va si loin qu’en janvier 1977, l’AFSC accepte une invitation du régime communiste pour aller enquêter sur place et récuser les accusations d’organisations de défense des droits de l’homme comme l’International League for Human Rights, qui avait commencé dès décembre 1975 à publier des témoignages sur les exactions de la dictature. Composée, entre autres, de Stewart Meacham et du président du Comité de Philadelphie, Wallace Collett, la délégation quaker ne prend même pas la peine de s’enquérir des détenus dont on lui a fourni la liste nominativement. Un tel comportement suscite des tensions en interne car l’AFSC n’avait pas eu de telles préventions pour croire les témoignages des réfugiés qui avaient fui l’Allemagne nazie ou les dictatures d’Amérique latine. Des critiques s’élèvent également dans l’opinion publique américaine car l’organisation quaker continue de nier ou de minimiser l’exode des boat people aussi tard qu’en 1978. Citée par Guenter Lewy, la célèbre chanteuse pacifiste et opposante à la guerre du Vietnam, Joan Baez, accuse par exemple l’AFSC et le MCC de relayer la propagande communiste en fermant les yeux sur les violations des droits de l’homme en Indochine. La position de l’organisation paraît d’autant plus dépassée qu’en 1979, le conflit frontalier entre la Chine et le Vietnam contredit la thèse quaker selon laquelle le régime de Hanoi était fondamentalement pacifique et ne pouvait s’en prendre à un autre pays socialiste.

-1955, Egypte, Israël : à l’invitation de l’ambassadeur d’Egypte à Washington, le Docteur Ahmed Hussein, un médiateur de l’AFSC, Elmore Jackson, essaie d’inciter Le Caire et Tel-Aviv à engager des pourparlers directs en vue de conclure un accord de paix. Sollicité par les Israéliens et soucieux d’éviter une dégradation de la situation, le Comité de Philadelphie avait déjà accepté, l’année précédente, d’intercéder en faveur de Juifs égyptiens accusés d’espionnage par le régime de Gamal Abdel Nasser. Mais son intervention n’avait pas empêché l’exécution de deux d’entre eux en janvier 1955, tandis que les six autres étaient condamnés à de lourdes peines de prison. Malgré le soutien de la diplomatie américaine, la tentative d’Elmore Jackson, qui est reçu par Gamal Abdel Nasser et David Ben Gourion en août 1955, n’aboutit pas plus. Alors que se multiplient les affrontements frontaliers le long de la bande de Gaza, l’Egypte se tourne vers la Tchécoslovaquie pour se procurer des armes, perd la confiance des Occidentaux et provoque une crise ouverte en nationalisant le canal de Suez en juillet 1956. L’AFSC, lui, est désormais tenu à l’écart des négociations et ne parviendra pas non plus à rapprocher les belligérants à la suite de la guerre de juin 1967. En effet, l’organisation quaker s’est sans doute compromise en voulant sauver les Juifs détenus par Le Caire. Or ceux-ci étaient effectivement des espions israéliens chargés de saboter des établissements britanniques et américains en Egypte afin de discréditer le régime nationaliste de Gamal Abdel Nasser. En janvier 1961, le gouvernement de David Ben Gourion chutera précisément à cause de cette affaire, parce qu’il refuse de publier le rapport compromettant d’une commission d’enquête sur son ministre de la Défense Pinhas Lavon. Une des détenues du Caire, Victorine Marcelle Nino, sera néanmoins libérée à l’occasion d’un échange de prisonniers après la guerre des six jours.

-1956, Hongrie : alors que l’Armée Rouge entre à Budapest, l’AFSC fournit des secours à la Croix-rouge magyare et aux réfugiés qui fuient la répression soviétique vers la Yougoslavie et l’Autriche, où ils sont notamment accueillis dans le camp de Traiskirchen.

-1957, Pologne : l’AFSC et le FSC envoient à Varsovie une délégation officielle après les événements d’octobre 1956 qui ont mis fin à l’ère stalinienne et remis au pouvoir Wladyslaw Gomulka. Libéré de prison, celui-ci laisse espérer une certaine ouverture du pays et répond aux attentes des Quakers lorsqu’il propose d’établir une zone dénucléarisée en Pologne, en Tchécoslovaquie et dans les deux Allemagnes.

-1958, Salvador : l’AFSC s’implante dans une région qui lui a longtemps été fermée du fait de l’emprise des milieux catholiques, obligeant les Quakers à s’appuyer sur les réseaux missionnaires protestants pour s’étendre en Amérique latine à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au Salvador, le Comité de Philadelphie entreprend par exemple de construire des routes et un système d’eau potable à San Luis dans la Valle de la Esperanza. Démarrés en 1955, ses projets se heurtent cependant à de nombreuses difficultés car l’argent destiné à financer les chantiers est détourné par l’administration locale, très corrompue. Mal rémunérés par les Comités Pro-Reconstrucción qui ont été créés après un tremblement de terre en 1951, les paysans de la région, explique le sociologue Gerritt Huizer, essaient quant à eux d’échapper à des travaux d’utilité collective qui leur sont imposés sans concertation préalable. Dans leur livre, Milton Jacob Esman et Norman Uphoff considèrent que la performance du projet de l’AFSC est globalement décevante (rated poor).

-1959, Chine : l’AFSC ouvre à Hongkong un centre d’accueil pour les réfugiés qui fuient le régime communiste de Mao Tsé Tung.