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Young Men’s Christian Association
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Historique

Young Men’s Christian Association - Historique




1850-1859


-A partir de 1850, Grande-Bretagne : forte de 650 adhérents en 1850, voire 2 050 si l’on inclut les membres associés et les associations de banlieue, la YMCA de Londres voit son budget augmenter de 3 036£ en 1850 à 3 348£ en 1851, contre 372£ en 1846, 685£ en 1847, 608£ en 1848 et 2 100£ en 1849. Après un premier déficit couvert en 1846 par George Hitchcock, le patron et bientôt beau-père de George Williams, l’organisation commence ainsi à dégager des excédents de trésorerie et à gérer ses ressources de façon plus professionnelle. A partir de 1851, elle s’institutionnalise par ailleurs sous la présidence d’un célèbre philanthrope, le comte de Shaftesbury Anthony Ashley-Cooper (1801-1885), qui va rester à la tête de l’association pendant trente-cinq ans et qui, à sa mort, sera ensuite remplacé au pied levé par George Williams, puis par le baron Arthur Kinnaird.
 
-A partir de 1851, Etats-Unis : un mois après Montréal au Canada le 25 novembre, la YMCA s’implante le 29 décembre 1851 à Boston, ville où les Eglises évangéliques sont particulièrement actives. Initiée par un capitaine, Thomas Sulivan, et présidée par un avocat, Francis Watts, l’organisation s’inspire directement de l’expérience britannique et donne bientôt naissance à une structure assez similaire sous l’égide de George Petrie et la présidence de Young Woodford à New York en avril 1852. De ce point de vue, elle diffère de ses prédécesseurs aux Etats-Unis : la Young Men’s Christian Union de Cincinnati, qui date de 1844 et devient une Association quand elle rejoint le mouvement en 1865, ou la branche américaine du Jünglinsgsbund, qui a été fondée par des émigrés allemands à New York en 1850 et qui se rallie aux YMCA quatre ans plus tard. Autre innovation, la nouvelle organisation ne se contente pas d’enseigner la bible, de professer sa foi protestante, de distribuer des tracts religieux et de se mobiliser pour interdire le travail le dimanche, jour du seigneur. Elle prend aussi position contre la prostitution, le billard et les jeux d’argent. De plus, elle se préoccupe de monter des mutuelles de santé, d’assister les immigrés, de donner des vivres aux indigents et de soigner les victimes d’épidémies comme la fièvre jaune à La Nouvelle Orléans en 1858. A Chicago, par exemple, elle aide ses adhérents à trouver du travail. Le premier programme laïc de la YMCA à l’échelle nationale consiste en l’occurrence à créer un réseau de bibliothèques pour les jeunes.
 
-1852-1867, France : suite à la visite de George Williams en décembre 1851, une Union chrétienne des jeunes gens est lancée dans le temple de l’Eglise wesleyenne à Paris le 10 mars 1852 par un Franco-Britannique, Jean-Paul Cook, et deux Suisses, Louis Mercier et Joseph Gibert, qui sont rejoints en novembre par un troisième acolyte, Frédéric Monnier. Dirigée par des émigrés, l’association peine à s’enraciner dans le reste de la France et à fédérer les initiatives de province, en particulier dans les fiefs protestants du Sud. Nîmes, par exemple, se dissocie des douze unions locales qui adoptent des statuts communs en novembre 1853. Quant au comité central qui se crée à Paris trois ans plus tard, il disparaît bientôt. L’UCJG de Nîmes, toujours elle, s’oppose en effet à l’élaboration d’une Constitution générale en juin 1859. Le mouvement, qui compte 700 membres en 1855, connaît alors un tassement de ses effectifs. Chargé de publier un bulletin national, de préparer des conférences triennales et de statuer sur l’adhésion des nouvelles unions, le comité central qui se reconstitue à Nîmes en 1867 parvient certes à rassembler 62 associations sur 72 et à organiser sur Paris la cinquième convention internationale des Unions chrétiennes de jeunes gens, initialement prévue à Amsterdam. Mais la guerre franco-prusse de 1870 vient rompre cet élan, obligeant à repousser d’un an la deuxième conférence nationale du mouvement.
 
-A partir de 1853, Etats-Unis : la première YMCA pour Afro-Américains est fondée en décembre 1853 à Washington par un esclave affranchi, Anthony Bowen. Faute de financements, elle disparaît pendant la guerre civile avant d’être reformée par un révérend, James Handy, en décembre 1866. Par la suite, d’autres structures identiques se crééent à travers le pays, notamment dans le Sud, où elles demandent aux Etats de financer des écoles publiques pour les populations de couleur. Des YWCA pour les femmes noires apparaissent également à Philadelphie en Pennsylvanie en 1870 et à Dayton dans l’Ohio en 1889. La progression du mouvement est particulièrement marquée du côté des YMCA afro-américaines. Avec des effectifs qui passent de 5 100 membres en 1900 à 81 200 en 1944, celles-ci compteront jusqu’à 179 associations en 1925, contre 84 en 1945 et 35 en 1885. Plusieurs facteurs expliquent un pareil succès malgré le racisme ambiant. D’abord la volonté de la YMCA américaine : en période de reconstruction après la guerre civile, explique Nina Mjagkij, l’ouverture en direction des milieux noirs répond au souci d’affranchir les anciens esclaves, d’apaiser les relations interraciales et de trouver des volontaires à recruter pour les missions en Afrique subsaharienne. Lors de ses conventions de Montréal en 1867 puis Richmond en 1875, l’organisation décide ainsi de développer ses activités auprès des Afro-Américains. Dans un premier temps, elle ne parvient certes pas à gagner du terrain car elle travaille uniquement avec des secrétaires blancs, à savoir George Johnston à partir de 1876 puis Henry Edwards Brown à partir de 1879. De fait, le choix du personnel chargé de diriger les affaires afro-américaines est parfois malheureux. Maire de la ville de Marion en 1856 et député de l’Assemblée régionale du Tennessee de 1857 à 1859, George Johnston est par exemple peu apprécié des populations noires car il a soutenu le camp esclavagiste et combattu avec le rang de général dans l’armée des confédérés. La situation change cependant quand l’organisation accepte de confier la direction des affaires afro-américaines à des secrétaires de couleur : William Hunton à partir de 1891, Jesse Moorland à partir de 1902 et Channing Tobias de 1923 jusqu’à la dissolution de son département lors de l’adoption d’une politique de déségrégation des YMCA en 1946. En 1888, l’association de Norfolk en Virginie est en l’occurrence la première à recruter un Noir, William Hunton, qui est d’ailleurs d’origine canadienne. Au total, le mouvement recensera jusqu’à 149 secrétaires de couleur en 1944. De leur côté, les populations noires adhèrent aux YMCA en espérant y gagner un moyen de promotion sociale. Bien que le mouvement soit critiqué parce qu’il pratique la ségrégation raciale, des intellectuels comme Brooker Washington et William Dubois louent son influence positive pour améliorer l’éducation, la culture physique et le moral des Afro-américains. Paradoxalement, le ralliement des populations de couleur va alors entériner le développement séparé d’associations qui tiennent leur propre convention nationale sous l’égide de Henry Thomas à Charleston en Caroline du Sud en 1871. Favorable à « l’indépendance » de la race noire, le courant le plus radical soutient même la constitution de YMCA autonomes et complètement distinctes de leurs homologues blancs. Les intégrationnistes, qui réclament des droits identiques pour les deux types d’associations, auront fort à faire pour déségréguer le mouvement.
 
-1854-1861, Etats-Unis : lors d’une première convention nationale qui réunit 19 associations à Buffalo dans l’Etat de New York en juin 1854, un vague « comité central » essaie de rassembler les YMCA disséminées sur le territoire américain. L’initiative en revient essentiellement à un pasteur épiscopalien de Washington, William Chauncy Langdon (1831-1895), qui dirige la nouvelle structure. La capitale fédérale veut en effet jouer un rôle moteur pour rassembler le mouvement. Depuis sa création en juin 1852 par Zalmon Richards, William Rhees et William Chauncy Langdon, la YMCA de Washington affiche en l’occurrence une composition plus nationale que ses homologues dans le reste du pays, avec des membres venus de toutes les régions des Etats-Unis. Bien que soutenue par les petites associations de l’Ouest, elle se heurte cependant à la résistance des grosses organisations de Boston, New York, Baltimore et Brooklyn, qui réunissent une bonne moitié des adhérents du mouvement sur le sol américain. Les dirigeants de New York, en particulier, n’envoient pas de délégué à la convention de Buffalo. Soucieux de limiter le rôle du « comité central » à une simple boîte aux lettres pour transmettre la correspondance des associations locales, ils disent craindre les velléités de centralisation de Washington, un éventuel surcoût budgétaire et d’inutiles polémiques avec les associations du Sud à propos de l’esclavage. De fait, la question de l’affranchissement des Noirs déchire bientôt le mouvement. Destinée à rallier les YMCA du Sud, la nomination à la présidence de la convention de Buffalo d’un homme de La Nouvelle Orléans, George Helm, provoque le départ des délégués canadiens venus de Toronto. Constituée sous la forme d’une confédération le 20 février 1855, l’organisation a bien du mal à se doter d’une direction commune. Tandis que la YMCA de Boston répudie ses délégués à leur retour de Buffalo, celle de New York attend novembre 1854 pour se rallier au comité central qui a été mis en place à Washington avec onze membres, dont six nommés en convention et cinq élus par les associations. Les conférences nationales qui se succèdent à Cincinnati dans l’Ohio en 1855, Montréal au Canada en 1856, Richmond dans l’Etat de Virginie en 1857 et Charleston en Caroline du Sud en 1858 ne permettent pas d’aplanir les difficultés. Malgré son dévouement, le secrétaire général et bénévole de la YMCA américaine, William Chauncy Langdon, est mis en minorité lors de la sixième convention nationale du mouvement à Troy dans l’Etat de New York en 1859. Remplacé par Richard McCormick, il doit quitter ses fonctions parce qu’il veut concentrer ses efforts sur l’éducation des jeunes et refuse de céder aux pressions des évangélistes, qui veulent faire de l’organisation un auxiliaire des Eglises. Son départ signale la fin de l’expérience confédérale des YMCA américaines. Présidé par Thane Miller en 1855-1857, Oscar Cobb en 1858-1859, Jabez Bunting Watkins en 1860 et George Stuart de 1861 à 1865, le comité central de Washington disparaît de facto dans la tourmente de la guerre civile. La dernière convention de la Confédération des YMCA américaines se déroule en Louisiane à La Nouvelle Orléans en avril 1860. Prévue à Saint Louis dans le Missouri en avril 1861, la suivante n’aura jamais lieu.
 
-A partir de 1855, France : la première convention internationale du mouvement, qui se déroule à Paris du 20 au 24 août 1855, revendique 388 YMCA et plus de 20 000 membres dans sept pays différents. Venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Hollande, de Belgique et de Suisse, les délégués adoptent une charte qui pose les bases d’une « Alliance » plutôt que d’une « Confédération », terme trop laïc et sans référence biblique. Peu formalisé, très hétérogène, le mouvement réunit essentiellement des associations locales faute de comités centraux au niveau national. Des tentatives de standardisation apparaissent certes lorsque les UCJG françaises et allemandes suivent l’exemple américano-britannique et introduisent des déclarations de foi pour distinguer les membres de plein droit des simples associés. Mais ces efforts cachent mal les clivages qui opposent les prosélytes américains aux quiétistes européens. Venu de la YMCA de New York, le révérend Abel Stevens est par exemple favorable à l’établissement d’une Alliance mondiale sous le contrôle des Eglises évangéliques. Sa proposition se heurte au refus des associations d’Europe continentale, qui ont du mal à faire valoir leur point de vue car elles rassemblent seulement un quart des effectifs du mouvement et ne comptent aucun salarié à plein temps. La question continue de faire débat pendant longtemps. Réunies en convention à Berlin en 1884, les YMCA n’ont toujours pas adopté de position très claire quant à leurs rapports avec les églises protestantes. D’un côté, elles refusent l’adhésion d’associations allemandes qui sont exclusivement composées de Baptistes. De l’autre, elles acceptent en leur sein les YMCA norvégiennes et danoises, qui sont complètement intégrées à l’Eglise luthérienne et n’admettent que les jeunes de cette confession. Les initiatives prises au niveau local manquent tout autant de cohérence. Lors de leur dixième conférence nationale en septembre 1892, les UCJG françaises modifient ainsi leurs statuts pour continuer d’accueillir les associations de la région de Montbéliard, qui dépendent entièrement de l’Eglise protestante.
 
-A partir de 1856, Etats-Unis : inspirée des idées de Henry Ward Beecher (1813-1887), un célèbre prêcheur qui vante les vertus du sport, la YMCA de Brooklyn décide de construire un gymnase et de développer des programmes d’éducation physique à New York. Mais le projet est bientôt interrompu par la guerre de sécession, en 1861. En outre, il se heurte à la résistance des pasteurs protestants les plus conservateurs, trop prudes pour cautionner l’exaltation du corps. Il faut attendre près d’une vingtaine d’années pour que le sport devienne une marque de fabrique et une composante importante de l’enseignement des YMCA américaines. Avec des éducateurs comme Luther Gulick, l’organisation parvient en effet à articuler ses arguments sur le plan théologique en se référant au verset 2:52 de l’Evangile selon Saint Luc et à la devise latine « un esprit sain dans un corps sain » : mens sana in corpore sano. A mesure qu’elle se rapproche du scoutisme et entreprend de monter des colonies de vacances, la YMCA finit ainsi par adopter un programme en quatre points qui vise à favoriser le développement tout à la fois éducatif, moral, physique et social de la jeunesse. Adopté en 1895, son symbole, le triangle, représente en l’occurrence l’équilibre du corps, de l’esprit et de la personnalité, auquel s’ajoute l’harmonie du groupe. Résultat, l’organisation joue un rôle pionnier en matière de sport. Elle construit sa première piscine dans le quartier de Brooklyn à New York en 1885 et gère jusqu’à 507 gymnases en 1900, contre 2 en 1876, 101 en 1886 et 495 en 1896. Fin 1891 à Springfield dans le Massachusetts, le moniteur d’un de ses collèges, James Naismith, invente par exemple le basket-ball. L’expérience fait des émules. En 1895, toujours dans le Massachusetts, un moniteur de la YMCA de Holyoke, William Morgan, met au point un nouveau jeu qui prend le nom de volley-ball l’année suivante, connaît son premier tournoi national en 1922 et devient une discipline officielle à l’échelle du pays en 1924, avec des matchs organisés par une instance professionnelle. De même dans le Colorado en 1926, Walter Hakanson, un membre de la YMCA de Denver, fixe les règles du soft-ball, un jeu qui se pratiquait depuis quelques années et dont la première compétition nationale se déroule à Chicago en 1933. En 1950, encore, un volontaire de la YMCA de Greenwich dans le Connecticut, Joe Sobek, imagine un autre sport, le racquet-ball. Par la suite, les YMCA et leurs équivalents féminins, les YWCA, tendront à délaisser l’éducation physique pour s’impliquer davantage dans les luttes sociales des années 1960. A partir de 1968 à New York et 1974 à l’échelle des Etats-Unis, elles entreprendront cependant de se recentrer sur le développement personnel avec des programmes de fitness et de body building qui ont également des objectifs de santé publique, notamment pour prévenir l’obésité et les maladies cardiovasculaires.
 
-A partir de 1857, Etats-Unis : John Wanamaker est le premier « secrétaire » employé à plein temps par une YMCA, en l’occurrence à Philadelphie en 1857. Après la fin de la guerre civile en 1865, les autres associations font bientôt de même et ne se contentent plus de volontaires. D’abord désigné sous le nom d’agent ou de missionnaire, le poste de secrétaire est généralisé à partir de 1873. On assiste alors à une croissance impressionnante des effectifs de l’organisation aux Etats-Unis. Si le nombre de « secrétaires généraux » décline légèrement quand les petites associations locales commencent à être regroupées à l’intérieur de chaque grande ville à partir de 1891, le nombre de salariés à plein temps augmente en revanche de façon continue jusqu’à la crise économique de 1929. Sans compter les autres catégories d’employés, il passe ainsi de 12 secrétaires en 1866 à 53 en 1873, 77 en 1874, 93 en 1875, 108 en 1876, 114 en 1877 et 1878, 141 en 1879,  178 en 1880, 210 en 1881, 257 en 1882, 341 en 1883, 388 en 1884, 383 en 1885, 487 en 1886, 623 en 1887, 752 en 1888, 869 en 1889, 977 en 1890, 1 083 en 1891, 1 140 en 1892, 1 185 en 1893, 1 141 en 1894, 1 159 en 1895, 1 248 en 1896, 1 251 en 1897, 1 211 en 1898, 1 275 en 1899, 1 399 en 1900, 2 867 en 1908, 3 853 en 1913, 4 077 en 1915, 5 076 en 1919, 5 199 en 1920 et un maximum de 5 475 en 1928, avant de retomber à 5 282 en 1929, 4 610 en 1930, 3 332 en 1935, 3 765 en 1936, 3 779 en 1940, 4 058 en 1947, 3 741 en 1950, 3 776 en 1956 et 3 863 en 1962. Au début, le personnel des YMCA n’est certes pas très professionnel. Etabli au niveau central en 1883, le bureau des secrétaires n’a qu’un droit de regard consultatif sur les recrutements effectués au niveau local, qui ne sont pas toujours suffisamment rigoureux. Au vu des salaires qu’elles pratiquent à l’époque, les associations ont par ailleurs du mal à garder leurs employés, qui restent peu de temps et connaissent un taux de rotation annuel de 20% tout au long des décennies 1880 et 1890. La YMCA, qui entreprend de former ses secrétaires en 1881, va cependant se professionnaliser sous l’égide de deux évangélistes, Dwight Moody (1837-1899) puis John Mott (1865-1955). L’objectif est notamment de retenir des employés qui, en moyenne, restent six ans dans l’organisation si l’on en croit les calculs d’Owen Pence sur la base de statistiques datant de 1900. Pour cela, plusieurs centres de formation sont établis à travers le territoire américain, d’abord en 1884 à Cap Collie sur le lac Geneva dans le Wisconsin, en l’occurrence avec des « sessions d’été » qui se pérennisent sous la forme d’un institut en 1886, puis en 1885 à Springfield dans le Massachusetts et en 1920 à Nashville dans le Tennessee. La YMCA, qui délivre des diplômes d’aptitude à ses secrétaires à partir de 1924, resserre également ses exigences en matière de recrutement. Appliquées pour la première fois en octobre 1922, de nouvelles procédures soumettent les candidats à une période probatoire de deux ans et les obligent à se présenter avec de bonnes conditions physiques, un certificat d’études et une lettre de recommandation de leur Eglise. Les qualifications demandées seront ensuite relevées à un minimum de quatre années de lycée en septembre 1931 puis à un diplôme équivalent au bac en mai 1934. La YWCA n’est pas en reste. Après les éphémères expériences d’une école internationale en 1895-1896 puis d’un institut à Chicago en 1904-1906, elle ouvre en 1908 à New York un établissement qui vise à former ses secrétaires et qui déménage de Gramercy Park à Lexington Avenue en 1912.
 
-A partir de 1858, Etats-Unis : une première mouture de la YWCA américaine est lancée à New York par Marshall Roberts en novembre 1858, puis à Boston par Lucretia Boyd en mars 1866. Il s’agit initialement de groupes de prières assez épars et connus à New York sous le nom de Ladies Christian Association en 1858, puis de Ladies Christian Union en 1866 et de Young Ladies Christian Association en 1871. Dans l’Illinois en 1872, les étudiantes de l’Université de Normal montent pour leur part une YWCA qui est très liée aux Eglises protestantes et qui va suivre son propre destin. Une première conférence nationale à Hartford dans le Connecticut en octobre 1871 essaie alors d’ordonner le mouvement, dont le nombre d’adhérents augmente de 8 604 membres en 1875 à 19 723 en 1893, 186 330 en 1906 et 190 795 en 1909. Rassemblée autour d’objectifs communs tels que la création de pensions convenables pour les jeunes filles, l’organisation n’arrive cependant pas à se doter d’une direction unique et à coordonner ses efforts en dépit de l’adoption d’une Constitution lors de sa cinquième convention à Montréal en 1877. Fort de 21 associations à la convention de Hartford en 1871, 36 à celle de Philadelphie en 1873 et 28 à celle de Pittsburgh en 1875, le mouvement tente certes de se pérenniser lors des conférences nationales de St Louis en 1881, Boston en 1883 et Cincinnati en 1885. L’année suivante à Lake Geneva dans le Wisconsin est créée une Association des YWCA américaines qui a son siège à Chicago et qui répond aux ordres d’un comité « national ». Aux conventions de Bloomington dans l’Illinois en 1889 puis de Scranton en Pennsylvanie en 1891, ce dernier devient « international » afin d’intégrer les YWCA du Canada britannique. Mais son élargissement ne met pas un terme aux divisions qui déchirent le mouvement. Le comité « international », pour commencer, redevient « américain » quand les sections canadiennes reprennent leur indépendance en 1899. De plus, il ne parvient pas à apaiser les rivalités qui, à l’intérieur des Etats-Unis, recoupent des clivages géographiques, générationnels et religieux. Tandis que l’Association de Chicago regroupe les YWCA de la côte Est et comprend davantage d’étudiants libéraux, le Comité américain est en l’occurrence implanté dans le Midwest et se compose de membres plus âgés, conservateurs et puritains, qui veulent imposer un « test évangélique » pour admettre de nouveaux adhérents. Il faut attendre décembre 1906 pour que les deux organisations fusionnent et constituent un Conseil national des YMCA des USA qui est enregistré dans l’Etat de New York en juillet 1907 sous la direction de Mabel Cratty et la présidence de Grace Dodge.
 
-A partir de 1859, Belgique : équivalent francophone de la YMCA, une Alliance nationale des Unions chrétiennes de jeunes gens est formée à Bruxelles en mai 1859. Celle-ci résulte de la fusion de six groupes de province avec la première UCJG du pays, établie dans la capitale en mai 1853 par un étudiant en médecine, Edouard de Faye. L’organisation peut alors s’affranchir de la tutelle française. Mais elle se développe peu et, trop faible, doit renoncer à organiser à Bruxelles la huitième convention internationale des Unions chrétienne de jeunes gens, qui se déroule finalement à Genève en 1878. De plus, elle ne parvient pas à transcender les oppositions entre Wallons et Flamands. Après la Première Guerre mondiale, en 1918, l’UCJG belge se reconstitue en deux organisations séparées pour les francophones et les néerlandophones. Son conseil national sera finalement dissous en 1970.