>
Young Men’s Christian Association
>
Historique

Young Men’s Christian Association - Historique




1900-1909


-1900-1926, Russie : sous le patronage de l’impératrice Alexandra Fedorovna, une YMCA est établie par des expatriés américains le 22 septembre 1900 à Saint-Pétersbourg. Officiellement connue sous le nom de « société pour le développement moral et physique de la jeunesse », elle est communément appelée Mayak (« le Phare ») et est d’abord destinée à enseigner la gymnastique. Subventionnée par l’aristocratie, le ministère des finances et un représentant local de la compagnie d’électricité Westinghouse, William Smith, l’organisation a l’appui du prince Alexandre Petrovitch d’Oldenburg, qui préside une association de tempérance contre l’alcoolisme, et elle est proche des communautés allemandes de Russie, qui sont protestantes et où il existe déjà une Union chrétienne des jeunes gens. Pour se développer, le mouvement Mayak doit cependant mettre en sourdine ses ambitions prosélytes, s’ouvrir aux orthodoxes, accueillir des catholiques et se placer sous la coupe des autorités. Ses premiers présidents sont en l’occurrence des officiels du régime tsariste : à partir de 1900, un assistant du préfet de police de Saint-Pétersbourg, Ivan Nicholaivitch Turchaninoff, puis à partir de 1905, un sénateur, Ivan Vasilievitch Mestchaninoff, qui oblige la YMCA à expulser une cinquantaine d’étudiants suspectés de sympathies sociales-démocrates. La tutelle des autorités, qui subventionnent l’organisation, s’avère pesante. Sur instruction des pouvoirs publics, l’association doit arrêter d’accepter des Juifs, à défaut de renvoyer ceux qui sont déjà inscrits. Son développement en milieu étudiant lui vaut également une surveillance étroite de la police tsariste, qui craint la subversion révolutionnaire et communiste. Malgré la présence statutaire de représentants de l’Eglise de Russie au conseil d’administration du Mayak, la YMCA se heurte aussi à la méfiance du clergé orthodoxe, qui y voit une entreprise de conversion au protestantisme et s’inquiète des prêches prosélytes de John Mott lors de ses tournées de 1899 et 1909. La composition de l’association, qui comprend 82% de membres orthodoxes à l’époque, contre 8% de luthériens et 7% de catholiques, ne suffit pas à rassurer. Surtout, la tourmente révolutionnaire va bientôt remettre en cause les progrès de la YMCA, qui s’est entre-temps implantée à Moscou, Krasnoïarsk, Vladivostok, Riga, Nizhny Novgorod et Samara sous la direction de l’Américain James Stocks à partir de 1905. Pendant la Première Guerre mondiale, l’organisation est d’abord autorisée en 1915 à s’occuper de prisonniers de guerre allemands. Forte d’une quarantaine de milliers de membres et d’un budget de 100 000 roubles à la veille de la révolution bolchevique, elle propose ensuite ses services au gouvernement provisoire d’Alexandre Kerenski qui se met en place après le renversement du tsar en mars 1917. Autorisée dès janvier à ouvrir un « foyer du soldat » (soldatsky dom) sous la direction de Jerome Davis à Tashkent et la tutelle du gouverneur général du Turkestan et ancien ministre de la guerre Alexei Nikolayevich Kuropatkin (1848-1925), l’organisation s’étend le long du Transibérien et s’établit peu après à Troitzkoe puis en Sibérie à Chita et Irkoutsk sous l’égide de Herbert Gott en mai 1917. Dans la caserne de Hodinka près de Moscou, la YMCA américaine commence également en juillet 1917 à assister des militaires et des prisonniers de guerre relâchés par les Allemands ou les Autrichiens. Le mois suivant, elle s’implante à Petrograd, Minsk, Kiev, Sarny, Odessa et Kazan. En octobre et décembre 1917, encore, elle ouvre des foyers du soldat sur les fronts ouest, nord et sud où quelques unités russes continuent de combattre l’Allemagne et la Turquie ; elle assiste notamment les contingents cosaques du Caucase qui se sont regroupés à Rostov sur le Don avec les restes de l’armée tsariste. Au total, 400 expatriés américains viennent travailler dans le pays sous la direction d’Ethan Colton. Exemptés de droits de douane, ils sont chargés de convoyer le courrier des soldats et sont transportés gratuitement par l’armée, qui leur fournit du personnel et leur permet d’occuper des bâtiments réquisitionnés par le gouvernement. Outre les Russes, ils assistent des Tchèques et des Ukraniens rassemblés à Kiev. Leurs activités sont éminemment stratégiques pour les Etats-Unis qui, en guerre contre Berlin, veulent éviter un écroulement de l’armée du tsar et maintenir la pression sur le flanc oriental des troupes allemandes. A meilleure preuve, Washington utilise la YMCA pour distribuer aux soldats le discours du président Woodrow Wilson, qui les invite à poursuivre le combat et à ne pas céder à la propagande défaitiste des Allemands, sans parler des bolcheviques qui souhaitent arrêter la guerre. Mais une fois parvenus au pouvoir, les révolutionnaires en décident autrement et signent un accord de paix séparé avec Berlin. La situation n’en devient que plus compliquée pour la YMCA américaine. Si Jerome Davis obtient de Léon Trotsky le droit de débloquer des fonds gelés à la banque, il ne parvient pas à récupérer les propriétés immobilières du Mayak, confisquées par les autorités. A partir de février 1918, les bolcheviques ordonnent la fermeture des foyers de soldats, à commencer par celui de Hodinka. De son côté, relève Clarence Shedd, la direction de la YMCA à New York renonce d’elle-même à aider les prisonniers de guerre allemands ou autrichiens en Sibérie, considérés comme des ennemis. En février 1918, son représentant à Petrograd, Paul Anderson, doit passer le relais à un pasteur de la YMCA danoise, Erik Christensen, qui prend l’initiative de poursuivre ces opérations. Réunis en conférence à Samara le mois suivant, les expatriés américains encore présents dans le pays décident alors de se déployer en milieu civil, à la fois en ville et à la campagne, où ils démarrent des programmes de développement agricole le long de la Volga. Tandis que la guerre civile entre les communistes et les tsaristes prend de l’ampleur, les derniers projets de la YMCA auprès de soldats de l’Armée Rouge se terminent en novembre quand les Etats-Unis envoient des troupes combattre aux côtés des Blancs, d’abord à Archangel en septembre 1918, puis à Vladivostok, où des expatriés américains avaient commencé à assister leurs alliés de la Légion tchèque dès juin. Désormais alignée sur les forces contre-révolutionnaires, l’organisation doit mettre un terme à ses activités à Moscou. Suite à une tentative d’assassinat contre Vladimir Illitch Oulianov « Lénine » le 30 août 1918, ses employés sont arrêtés puis expulsés en octobre via la Finlande, où les troupes allemandes combattent les communistes et laissent exceptionnellement passer les expatriés américains en remerciement des vivres que la YMCA leur a envoyés deux mois auparavant. Aux yeux des bolcheviques, l’organisation a perdu toute neutralité depuis qu’elle a ouvert des foyers pour les soldats du corps expéditionnaire des Alliés à Murmansk et Archangel. Lorsque les Rouges prennent Archangel en août 1919, ses quatre derniers expatriés américains, restés sur place, sont traités en prisonniers de guerre et relâchés au bout de quelques mois. A Murmansk, ils sont repartis avec le contingent car ils dépendaient entièrement de la logistique de la marine britannique et sont entrés en concurrence avec leurs homologues de la YMCA de Londres. D’une manière générale, la fermeture du siège moscovite de l’organisation et le transfert de ses propriétés à des coopératives précipitent le repli de ses volontaires vers la Sibérie, où ils assistent les restes de l’armée tsariste et le corps expéditionnaire américain jusqu’à Harbin en Chine. Sous l’égide de Russell Story en 1918, George Sidney Phelps en 1919 et Edgar McNaught jusqu’à la prise de la ville par les communistes en 1923, la YMCA travaille surtout depuis Vladivostok. Ses expatriés, au nombre de 97 en 1919, assistent essentiellement l’armée américaine, dont ils endossent les uniformes. Selon le général William Sidney Graves, qui commande le corps expéditionnaire des Etats-Unis en Sibérie, la YMCA est en revanche plus réticente à intégrer les troupes des Russes blancs, qui ne respectent pas le droit de la guerre. A la différence de la Croix-Rouge américaine, elle refuse ainsi de passer sous le commandement de l’amiral Alexandre Kolchak. Les Russes blancs se méfient pour leur part d’une organisation qui représente les intérêts des Etats-Unis et qui est soupçonnée de vouloir propager des idées démocratiques. Ils reprochent à Washington d’avoir proposé une médiation avec les Rouges à Constantinople en juin 1918 et d’avoir reconnu en mars 1917 le gouvernement provisoire d’Alexandre Kerenski sans jamais en faire autant pour l’amiral Alexandre Kolchak. Des dissensions apparaissent. Tandis que le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’Alexandre Kolchak est favorable à la YMCA, l’état-major lui est hostile au prétexte que l’organisation emploie des Juifs et privilégie les soldats au détriment des officiers. Le responsable régional des foyers de soldats, Edward Heald, doit bientôt soumettre tous les recrutements de l’association à l’approbation des autorités militaires, quitte à renvoyer un employé juif converti à l’orthodoxie. Les pressions deviennent insupportables et, en mai 1919, la YMCA préfère arrêter ses programmes dans l’Oural et se replier sur Irkoutsk près d’une base de l’armée américaine. En décembre 1919, le général Anton Ivanovich Denikin, qui commande les troupes tsaristes en débâcle à Odessa, décline pour sa part les offres de service de l’association. La tournure des événements et la défaite des Blancs conduisent de toute façon la YMCA à réorienter ses programmes. A Irkoutsk, l’association entreprend d’assister des civils accusés de sympathies communistes, déportés lors de la retraite de la Légion tchèque et laissés à eux-mêmes, sans ravitaillement parce qu’ils ne sont pas considérés comme des prisonniers de guerre. La YMCA américaine se préoccupe également des soldats russes en train d’être démobilisés à l’Ouest. Jusqu’en février 1919, relate Kenneth Steuer, elle doit d’abord attendre la levée de l’embargo des Alliés pour être autorisée à envoyer des vivres aux prisonniers de guerre russes en Allemagne. Ses secours jouent un rôle stratégique. Pour les Alliés, ils doivent servir à dissuader les soldats de rejoindre les rangs des bochéviques ; pour les communistes, les rencontres sportives organisées par la YMCA permettent au contraire d’endoctriner les prisonniers en les incitant à revenir au pays défendre la révolution. Les autorités se ravisent finalement de crainte de voir des révoltes éclater dans les camps. Elles n’acceptent pas de financer les opérations de rapatriement mais laissent partir les soldats démobilisés vers la frontière russe, où ils sont embrigadés de force dans l’Armée rouge, voire tués en cas de refus. Depuis la Pologne, via Narva, la YMCA américaine se charge notamment d’organiser leur transit à Chelyabinsk, Ekaterinburg et Omsk à partir de juin 1920. L’année suivante à Baranovicze en Biélorussie, elle participe à un échange de prisonniers de guerre russes et polonais en collaboration avec la Croix-Rouge américaine, les Quakers de l’AFSC et l’agence de coopération ARA (American Relief Association) de Herbert Hoover. La famine, qui ravage les territoires aux mains des communistes, lui donne finalement l’occasion de remettre les pieds à Moscou. En vertu d’un accord signé à Riga le 20 août 1921 entre les Etats-Unis et les autorités soviétiques, la YMCA américaine est en effet autorisée à distribuer des vivres dans les campagnes. En ville, elle se préoccupe plus particulièrement des artistes, des enseignants et des étudiants avec ses partenaires de l’ASESR (American Section of European Student Relief). Après le retrait de l’ARA en janvier 1924, elle continuera d’ailleurs de leur envoyer des livres scientifiques et des manuels scolaires. Arrivé cette année-là pour s’occuper de promouvoir des cours d’éducation physique à l’université de Moscou, Hobson Dewey Anderson sera le dernier expatrié de la YMCA américaine en poste en Union soviétique. En 1926, son visa de séjour sera annulé, selon lui parce que les autorités craignent les interférences occidentales dans des milieux étudiants suspectés d’être plus favorables à Léon Trotsky qu’à Joseph Staline.
 
-A partir de 1901, Philippines : suite à la guerre qui a opposé les Etats-Unis au colonisateur espagnol en 1898-1899, Washington impose sa tutelle à Manille en 1901 et les protestants de la YMCA en profitent pour s’implanter dans un pays très majoritairement catholique. Arrivés dans les fourgons de l’armée, ils ne sont absolument pas neutres et n’assistent que les Marines dans des foyers à Cavite de 1899 à 1909, Olongapo de 1903 à 1928 et Fort William McKinley de 1905 jusqu’à la destruction du bâtiment lors de l’occupation japonaise en 1942. Ainsi, l’association qui se constitue à Manille en 1905 et qui fonctionne jusqu’en 1948 s’adresse uniquement aux militaires américains. Colonie qui ne dit pas son nom, les Philippines sont traitées comme une place forte. En 1901, la YMCA y gère jusqu’à cinquante foyers du soldat ou du marin, contre dix à Puerto Rico, quatorze en Chine, seize à Cuba et vingt aux Etats-Unis, dont trois en Alaska et un à Hawai. Financée par le gouverneur général de l’archipel William Cameron Forbes, le mouvement exclut de facto les civils et les autochtones n’ont pas le droit d’y adhérer jusqu’en 1910. Des tensions apparaissent certes lorsque la YMCA américaine refuse de laisser l’association de Manille organiser des danses dans ses foyers. Le mouvement n’en reste pas moins inféodé à New York sous l’égide d’un secrétaire général expatrié jusqu’en 1932, Everett Stanton Turner. Il faut attendre 1922 pour que soit adoptée une Constitution provisoire qui accorde un droit de vote aux membres catholiques de l’organisation. Le mouvement commence alors à s’ouvrir aux autochtones. En 1932, Jesus Dineros est le premier Phillipin à diriger la YMCA. Bien que des problèmes financiers poussent ce dernier à démissionner deux ans plus tard, Everett Stanton Turner, qui reprend les rênes de l’association, doit de nouveau céder la place à un autre Phillipin, Domingo Bascara, en 1940. Pendant la Seconde Guerre mondiale, qui plus est, l’occupation japonaise met un terme à la tutelle américaine. Les expatriés restés sur place, tels Wilson McClaughry Hume et Everett Stanton Turner, sont en l’occurrence internés à Manille à partir de 1942. La YWCA philippine, qui date de 1920, n’est pas épargnée. Dirigée par des Américaines comme Flora Keeney en 1927, Lary Brobst vers 1930 et Anne Guthrie à partir de 1934, elle tente d’aider les prisonniers de guerre aux mains des Japonais à partir de 1941. Mais une de ses collaboratrices, Buena Villamor, est incarcérée à Fort Santiago, tandis que deux autres finissent leurs jours en prison et qu’une troisième parvient à s’échapper. De fait, explique Nancy Boyd, le siège de l’association dans la capitale est devenu un repaire de résistants et sert à imprimer des tracts contre l’occupant, qui ordonne l’évacuation du bâtiment en novembre 1944. Après la Libération par l’armée américaine en 1945, la YWCA se préoccupe alors d’aider les familles déplacées par le conflit, qu’elle installe provisoirement au Jockey Club de Manille. La YMCA philippine, pour sa part, entreprend de réhabiliter ses propres bâtiments détruits lors des combats, soit 17 centres sur un total de 18 avant la guerre. Comme à ses débuts, elle s’occupe également des troupes venues des Etats-Unis. Puis elle se « civilise » et s’étend progressivement en province, où elle ouvre une branche à Davao sur l’île de Mindanao en 1951. Peu politisée, l’association n’inquiète guère le régime du président Ferdinand Marcos qui se met en place à partir de 1965. Seule sa section étudiante se mobilise et coopère avec le National Front pour faire tomber la dictature et restaurer la démocratie en 1986.
 
-1902-1905, Norvège : la quinzième convention internationale des Unions chrétienne de jeunes gens, qui se déroule en 1902 à Christiania, dans l’actuelle Oslo, souligne les divergences entre, d’une part, les Américains, les Anglais et les Français, qui veulent modifier la Constitution du mouvement dans un sens fédératif, et, d’autre part, les Allemands et les Suisses, qui s’y opposent et qui veulent laisser une grande marge de manœuvre aux associations locales. Accusé de laxisme, le comité international de Genève refuse de prendre officiellement position sur le sujet et repousse sine die le projet de révision constitutionnel. Résultat, les YMCA britannique et américaine votent une motion de défiance et retardent délibérément le versement de leur contribution financière au mouvement, qui connaît un budget déficitaire de 1905 à 1913. Malgré les efforts de l’UCJG allemande, qui confirme en 1904 son adhésion à la Charte de Paris de 1855, le comité international de Genève continue d’être sur la sellette car on lui reproche sa composition presque exclusivement suisse. Lors de la seizième convention internationale des Unions chrétienne de jeunes gens, qui se déroule à Paris en 1905, les délégués veulent ainsi internationaliser l’exécutif du mouvement, qui est élargi en 1907 à dix-sept membres dont dix Suisses, un Américain, un Britannique, un Français, un Allemand, un Canadien, un Italien et un Australien.
 
-A partir de 1903, Japon : un Conseil national est créé pour rassembler les Alliances des YMCA étudiantes et urbaines, qui datent respectivement de 1887 et 1901. En effet, le mouvement s’est beaucoup étendu sur l’archipel depuis l’établissement d’une première association à Tokyo en 1881 puis à Osaka en 1882, après l’apparition d’éphémères groupes de prières dans les milieux occidentaux en 1875. Parallèlement aux efforts de Kozaki Hiromichi, qui avait repris une bibliothèque européenne et commencé à publier en japonais le journal « Cosmos » (Rikugô Zasshi) en 1881, l’arrivée en 1889 d’un expatrié envoyé par la YMCA américaine, John Trumbull Swift (1861-1928), a notamment contribué à dynamiser l’organisation en proposant des cours du soir en anglais à partir de 1890. Malgré les réticences de la population à l’égard des missionnaires étrangers, le mouvement a par ailleurs su s’entourer de notables avec, à la tête l’association de Tokyo, des personnalités comme Taizo Miyoshi, un juge, et Kataoka Kenkichi, le président de la Chambre Basse de la Diète japonaise dans les années 1890. Sous la présidence de Honda Yôichi, la YMCA gagne surtout les bonnes grâces du gouvernment en décidant d’assister ses soldats lors de la guerre qui l’oppose à la Russie en Mandchourie de février 1904 à septembre 1905. Forte de son expérience lors du conflit américano-espagnol aux Philippines en 1898 puis de la guerre des Boers en Afrique du Sud en 1900, l’organisation est d’abord autorisée par l’état-major à travailler dans les casernes de Hiroshima, avant de se déployer sur le front à Antung (Dandong) le long de la rivière Yalu Dairen, puis dans les port de Dairen (Dalian) et Yingkow (Yingkou), et enfin à Liaoyang (Xiangping). Grâce à l’entregent du général Terauchi Masatake et du baron Gotô Shimpei, qui préside la compagnie du chemin de fer de Mandchourie jusqu’en 1909, la YMCA peut ensuite poursuivre ses programmes auprès des soldats qui restent dans le nord de la Chine après la fin des combats. Basés à Dairen, l’ancien Port Arthur, les expatriés américains renoncent certes à s’implanter le long des voies de chemin de fer car les autorités leur interdisent d’enseigner la Bible et veulent salarier leurs employés afin de contrôler toutes les activités de l’association. La YMCA des Etats-Unis refuse en l’occurrence de placer du personnel dans des foyers qui échappent totalement à sa supervision : elle se sépare en conséquence des secrétaires japonais qui sont favorables au projet et dont certains préfèrent démissionner. L’Empereur n’en fait pas moins un don à l’organisation, une première. De fait, remarque Jon Davidann, le travail de la YMCA en Mandchourie a permis au Japon de maintenir le moral de ses troupes, de discipliner ses soldats, de projeter une image positive et de se hisser au rang des nations « civilisées » sur la scène internationale. Commence alors une période d’ouverture aux influences étrangères qui, succédant à une phase de rejet entre 1892 et 1900, voit par exemple le gouvernment financer jusqu’en 1923 les salaires des professeurs d’anglais de la YMCA dont le voyage est pris en charge par les associations américaines. Fort de 73 branches locales en 1911, le mouvement, qui inaugure sa première piscine et son premier gymnase à Tokyo en 1917, en profite pour s’étendre dans le pays. Il vise en particulier les milieux occidentalisés et éduqués après avoir organisé dans la capitale japonaise la première conférence en Asie de la fédération étudiante des YMCA, la WSCF, en 1907. Disposant en 1909 d’un réseau de 27 foyers étudiants répartis dans 16 villes, il entreprend en conséquence de construire des dortoirs avec le soutien financier et moral du Premier Ministre, le comte Katsura Tarô, et du ministre de l’Education, le comte Okuma Shigenobu. L’appui des autorités lui est acquis car il joue une fonction de contrôle social pour le patronat et de maintien de l’ordre pour le gouvernement. La convergence d’intérêts est manifeste. Cité par Jon Davidann, le préfet de police de Kyoto va jusqu’à affirmer en 1912 que l’objectif des deux organisations est identique, à savoir l’encadrement de la jeunesse : soit par la répression pour les forces de l’ordre, soit par l’instruction pour la YMCA ! A partir de 1916, le gouvernement commence ainsi à monter des clubs de jeunes (seinenkai) qui visent à insufler un esprit patriotique et qui donneront naissance aux milieux nationalistes et militaristes des années 1930. En outre, la Première Guerre mondiale est l’occasion de se rapprocher à nouveau des autorités, qui se sont formellement alliées à l’Angleterre contre l’Allemagne, sans participer aux combats. Avec George Sidney Phelps, qui est devenu le responsable local de la Croix-Rouge américaine, la YMCA accompagne en l’occurrence depuis Tokyo les troupes alliées et japonaises en Sibérie à partir d’avril 1918. Parallèlement, elle se développe sans discontinuer sur l’archipel où, parrainée par le prince héritier Hiro Hito en 1921, elle coiffe jusqu’à 12 270 membres répartis dans 25 associations locales en 1922, sans compter les groupes étudiants. En septembre 1923, l’organisation connaît son heure de gloire lorsqu’elle distribue des secours aux victimes des incendies provoqués par le tremblement de terre qui vient de dévaster Tokyo et Yokohama. La YWCA n’est pas en reste, avec la mort de cinq collaboratrices tuées lors du séisme, dont deux Américaines, Dorothy Hiller et Edith Lacy. A l’époque, la moitié des ressources du Conseil national de la YMCA japonaise continue certes de provenir de New York, qui envoie des fonds importants pour reconstruire les bâtiments de l’association ravagés par la catastrophe. L’organisation reste donc très dépendante de la qualité des relations américano-japonaises, qui se dégradent sensiblement quand, en 1924, les Etats-Unis adoptent une loi interdisant l’immigration en provenance de l’Empire du Soleil Levant. Le mouvement ne confirme pas moins son enracinement local lorsque des autochtones en prennent la direction. Dès 1912, la YWCA recrute sa première secrétaire générale japonaise, Michi Kawai (1878-1953), pour remplacer une Canadienne en poste depuis 1907, Carolyn McDonald. Succédant à Galen Merriam Fisher et George Sidney Phelps, Soichi Saito (1886-1960) est, pour sa part, le premier autochtone à diriger la YMCA, quasiment sans interruption de 1921 à 1956. La crise économique de 1929 oblige de toute façon la YMCA américaine à passer le relais aux employés locaux, avec seulement un expatrié en 1939 contre un maximum de six en 1930.
 
-1904-1941, Cuba : arrivée dans les fourgons de l’armée américaine lors de la guerre qui a opposé les Etats-Unis au colonisateur espagnol en 1898, la YMCA essaie de s’implanter en terre catholique mais ne fournit des secours que d’un côté. Alors que le protestantisme est assimilé à la culture impérialiste des yankees, les autochtones ne sont d’abord pas autorisés à être membres du mouvement. Constituée à Santiago de Cuba en 1904, l’Asociación de Jóvenes Cristianos construit un premier gymnase fin 1905 et disparaît en 1912. Le dernier bâtiment de la YMCA est vendu en 1941.
 
-1905-1984, Brésil : établie deux ans plus tôt, l’Alliance brésilienne des YMCA est reconnue par Genève en 1905. Constitué de six associations en juillet 1903, le mouvement a été lancé à São Paulo en août 1891 puis Rio de Janeiro en juin 1893 par un expatrié américain du nom de Myron Clark (1866-1920). Créé ex nihilo, il peine cependant à s’implanter en terre catholique. Faute d’adhérents en nombre suffisant, il dépend beaucoup des subventions de la YMCA des Etats-Unis, qui sont bientôt redistribuées par le biais d’une association montée à Montevideo par un autre expatrié américain, Philip Arthur Conard, en avril 1909. Bien que le Brésil soit le pays le plus peuplé de la région, c&rsquo ;est en effet dans un petit territoire sous forte influence britannique, l’Uruguay, qu’est lancée une Fédération sud-américaine des YMCA, la Federación Sudamericana de Asociaciónes Cristianas de Jovenes, en juin 1914. Pour contrer les accusations de prosélytisme protestant, cette dernière autorise certes les catholiques à devenir des membres actifs du mouvement et à y occuper des positions dirigeantes du moment qu’aucune dénomination religieuse ne constitue plus d’un quart des effectifs d’une association. En février 1918, l’Alliance brésilienne des YMCA décide ainsi d’ouvrir ses portes à toutes les confessions en réduisant ses exigences en matière de foi évangélique. Réunie en convention nationale en octobre 1929, elle adopte même à une courte majorité une résolution selon laquelle elle n’est pas une organisation protestante. Initiative nord-américaine, la Federación Sudamericana de Asociaciónes Cristianas de Jovenes n’en reste pas moins une entreprise anglo-saxonne. Malgré l’organisation d’une deuxième convention nationale à Buenos Aires en avril 1919, son comité exécutif est exclusivement composé de résidents urugayens sous la présidence, d’abord d’un juriste méthodiste, Justo Cubiló, puis d’un mathématicien et député, Eduardo Monteverde, et enfin d’un homme d’affaires d’origine anglaise, Herbert Coates, de 1928 à 1940. Basé à Montevideo, il est dirigé par des expatriés jusqu’à la nomination de son premier secrétaire général sud-américain, Hugo Grassi, qui succède à Philip Arthur Conard en 1940… et qui a fait toutes ses études supérieures aux Etats-Unis. La situation n’est pas très différente au Brésil, où le mouvement continue d’être encadré par des secrétaire généraux envoyés par New York, à savoir Myron Clark de 1903 à 1915 puis John Howell Warner de 1919 à 1924. Tandis que l’association de Rio de Janeiro est dirigée jusqu’en 1927 par des protestants très conservateurs qui en ferment l’accès aux catholiques, l’Alliance brésilienne des YMCA s’avère être de plus en plus dépendante des subventions du gouvernement à partir de 1940. Réorganisée sous la forme d’une fédération en 1960, la Federação Brasileira das Associações Cristãs de Moços peut alors s’étendre en province et ouvre de nouvelles associations à Belo Horizonte en 1951, Sorocaba en 1956, Campinas en 1964, Brasília en 1965, Londrina en 1966 et Itapeva en 1984. Ses branches étudiantes ne résistent cependant pas à la dictature militaire, qui dissout tous les mouvements de jeunes à partir de 1970.
 
-A partir de 1906, Nigeria : une première mouture de YMCA et de YWCA est créée en pays yorouba sous la forme d’un groupe de prières qui réunit femmes et hommes à Abeokuta le 19 avril 1906. Deux ans plus tard, le mouvement s’étend à Lagos sous l’égide d’un évêque anglican, Herbert Tugwell. Mais l’essai n’est pas très concluant. Venu d’Abeokuta, raconte Oluranti Afowowe, Yoshau Popoola Oyeshile Shodeinde renonce par exemple à la religion chrétienne pour se convertir à l’Islam, participer à la fondation de la secte Ahmadiyya et fonder à Port Harcourt en 1914 une Muslim Young Men Society qui supervise la construction de la première mosquée de la ville en 1917. La YMCA ne parvient pas non plus à s’implanter dans le Nord musulman du Nigeria, à l’exception de la cité de Kano où une petite association fonctionne de 1925 à 1945. Faute de mieux, le mouvement doit se contenter de se développer dans le Sud à dominante chrétienne, essentiellement en pays yorouba, où une YMCA est formellement établie à Lagos en 1944. En mars 1954, les YWCA de l’Afrique de l’Ouest anglophone organisent ainsi à Ibadan leur première conférence avec des représentantes venues du Ghana, du Libéria et de Sierra Leone. Après l’indépendance en 1960, les YMCA du Nigeria forment ensuite en 1962 un Conseil national qui est reconnu par l’Alliance mondiale en 1964 et présidé à Lagos par Chief Timothy Oluwole Oyesina. A l’époque, elles bénéficient du soutien de coopérants envoyés par leurs homologues britanniques à partir de 1958, américaines à partir de 1963 et allemandes à partir de 1964. Mais elles ne font rien pendant la guerre de sécession du Biafra qui ravage le pays entre 1967 et 1970. Les YWCA sont tout aussi désorganisées et doivent renoncer à accueillir la conférence de leur Alliance mondiale, qui a finalement lieu à Accra au Ghana en 1971. Au Nigeria, le mouvement, qui essaie vaguement de participer à des programmes de reconstruction à partir de 1972, retombe alors dans sa léthargie. Sous l’égide d’un volontaire britannique, John Newton, la YMCA ne parvient pas à financer la construction de maisons de la jeunesse à Enugu, Owerri, Umuahia et Calabar dans l’ancienne région du Biafra ; le projet n’aboutira jamais. Le dernier coopérant encore en poste dans le pays, en l’occurrence un Allemand dans le Nord à dominante musulmane, s’en va en l’an 2000. Le président de la YMCA de Kaduna à partir de 1973 puis de l’ensemble du Nigeria à partir de 1987, Garba Yaroson, n’en est pas moins élu à la présidence du mouvement à Genève en 1991.
 
-1907-1923, Inde : la huitième convention nationale de la YMCA indienne se déroule à Calcutta en décembre 1907 et consacre la prééminence de cette ville, où l’organisation a déménagé son siège depuis Madras cinq ans plus tôt. Avec 8 052 membres actifs en 1907, au lieu de 6 556 en 1901 et 1 896 en 1881, le mouvement a désormais les moyens de développer ses activités sociales. Fort d’un budget qui atteint un pic de 180 533 roupies en 1907, contre 15 667 en 1881 et 58 041 en 1901, il commence en l’occurrence à travailler à partir de 1904 auprès des employés du chemin de fer et à partir de 1912 auprès des étudiants, pour qui un foyer à Londres est ouvert en 1920. Outre la construction de gymnases pour les civils en 1913, la YMCA démarre également en 1904 des activités auprès des militaires britanniques en caserne, d’abord à Madras, puis à Bangalore sous l’égide de Joseph Callan. Soutenus par les autorités coloniales, qui lui donnent des terrains pour construire des foyers, ses programmes s’étendent ensuite aux soldats indiens envoyés sur le front en Asie ou en Europe pendant la Première Guerre mondiale. Le conflit donne une nouvelle dimension à une organisation qui passe de 60 salariés en 1910 à 241 en 1920 et qui voit son budget augmenter de 20 403 roupies en 1908 à 36 789 en 1911, 47 551 en 1912, 63 925 en 1914… et 2 060 835 en 1918. Le contexte de mobilisation militaire entraîne en effet une hausse significative des subventions des pouvoirs publics et des milieux d’affaires, notamment de la part des compagnies de chemin de fer, qui ont autorisé les délégués des YMCA à voyager à prix réduit pour se rendre à leurs conventions. Autre fait notable, la conscription des employés britanniques et l’internement des expatriés d’origine allemande permettent aux Indiens de s’emparer de la direction de l’organisation et d’occuper la majorité des postes salariés, à raison de 149 sur 241 en 1920 et de 100 sur 110 en 1935. Elargi à trente membres en 1907, le Conseil national des YMCA indiennes va ainsi connaître un renouvellement important de ses effectifs alors qu’augmente le nombre d’associations locales : 158 recensées à la neuvième convention nationale du mouvement à Bombay en décembre 1910, jusqu’à 241 lors de la conférence suivante qui, initialement prévue pour décembre 1914, doit être repoussée à cause de la guerre et qui a finalement lieu à Calcutta en novembre 1920. Parallèlement, l’organisation réoriente ses efforts vers la lutte contre la pauvreté en milieu rural, avec des coopératives qui commencent à fonctionner à Madras en juin 1916 mais qui dépérissent vite au Penjab. A une époque où moins de 50% de ses membres sont encore chrétiens, la YMCA remanie en 1920 sa Constitution de manière à mettre davantage l’accent sur ses actions sociales que sur les programmes d’évangélisation ou les campagnes contre l’alcoolisme, l’opium et la prostitution. A la suite de Frank Slack et Surendra Datta, qui ont été en poste à partir de 1919 et 1922 respectivement, elle établit notamment des coopératives et des banques paysanes sous l’impulsion de son nouveau secrétaire général Kanakarayan Tiruselvam Paul. Avec un agronome de la YMCA américaine, Spencer Hatch, ses efforts se concentrent sur la région de Travancore, où la minorité chrétienne est importante et où elle ouvre en 1921 un centre de développement rural à Martandam près de Trivandrum dans l’actuel Etat du Kerala. Là, les projets de l’organisation concernent une centaine de villages et visent à introduire des technologies modernes en matière d’aviculture, d’apiculture, de production laitière et de tissage. Dans d’autres régions, la YMCA s’implique également dans la reconstruction de logements pour les victimes d’inondations, d’abord à Calcutta en septembre 1923, puis, plus au Sud, à Malabar, Trichinopoly, Tanjore et Coimbatore en juillet 1924. C’est plutôt la crise économique qui réfrène ses initiatives, l’obligeant à réduire ses financements et à fermer les associations de Midnapur au Bengale occidental. De fait, les YMCA européennes ont réduit leurs subventions car elles s’opposent à la laïcisation du Conseil national indien, dont les ressources sont tombées de 1 690 050 roupies en 1919 à 326 000 en 1920, 223 000 en 1923, 190 000 en 1924 et 230 000 en 1925. L’organisation s’en sort en fin de compte grâce au relais des Américains, dont la contribution financière passe d’un quart à la moitié de son budget entre 1922 et 1925.
 
-A partir de 1908, Etats-Unis : soucieuse d’améliorer les conditions de travail des ouvrières, la YWCA commence à monter des programmes « industriels » sous l’égide d’un département autonome qui est dirigé par Florence Sims à partir de 1908 puis Lucy Carner à partir de 1923. L’initiative, qui débouche sur l’organisation d’une première conférence nationale à ce sujet en 1919 à Chicago, prend tout son sens au moment de la Première Guerre mondiale, quand un nombre grandissant de femmes entre en usine pour remplacer les hommes mobilisés sur le front. Malgré la méfiance des syndicats à l’égard d’un mouvement issu des classes moyennes, des coopérations se mettent alors en place avec la WTUL (Women’s Trade Union League), un lobby créé en 1903 pour revendiquer un salaire minimum, combattre le harcèlement sexuel et préparer les travailleuses aux luttes sociales. Plus laïques que la direction au niveau national, les YWCA implantées dans l’industrie développent ainsi des inclinations socialistes. Elles envoient régulièrement des déléguées aux conventions de l’AFL (American Federation of Labour), dont elles dénoncent le machisme et le refus de créer des syndicats féminins. Surtout, elles touchent beaucoup plus d’ouvrières que la WTUL, dont le déménagement du siège de Chicago vers Washington en 1930 ne parvient pas à enrayer le déclin et à élargir une implantation géographique réduite à la côte Est et au Midwest. Dynamisés par la Première Guerre mondiale, qui amène les femmes à travailler dans les usines d’armement, les programmes des YWCA dans l’industrie enregistrent jusqu’à 58 000 adhérentes en 1930, contre 30 000 en 1918. Par contraste, l’école de la WTUL, elle, ne reçoit que quatre ou cinq femmes par an et ferme ses portes douze ans après sa création en 1914.
 
-A partir de 1909, Etats-Unis : suite à sa conférence fondatrice à New York en décembre 1906, la YWCA réunifiée adopte une Constitution à Saint Paul dans le Minnesota en avril 1909. Passé entre-temps de 616 à 791 associations, le mouvement n’en reste pas moins fragile. Ainsi, il ne parvient pas vraiment à s’organiser au niveau national lors des conventions qui suivent à Indianapolis dans l’Indiana en 1911, Richmond en Virginie en 1913 et Los Angeles en Californie en 1915. Faute de trouver un successeur acceptable pour toutes les déléguées, la présidente de la YWCA américaine, Grace Dodge, qui meurt en 1914, doit alors créer deux postes concurrents de president du mouvement et de chairwoman du conseil d’administration, qui sont respectivement occupés par Emma Bailey Speer jusqu’en 1926 et Mary Sillings French jusqu’en 1932. Concrètement, c’est seulement après la Première Guerre mondiale que, sous la direction de Mabel Cratty jusqu’à sa mort en 1928, une organisation nationale se met progressivement en place lors des conventions de Cleveland en 1920, Hot Springs dans l’Arkansas en 1922, New York en 1924, Milwaukee dans le Wisconsin en 1926, Sacramento en Californie en 1928, Detroit en 1930, Minneapolis en 1932, Philadelphie en 1934, Colorado Springs en 1936, Colombus dans l’Ohio en 1938 et Atlantic City dans le New Jersey en 1940. Mais il faudra attendre la convention de San Francisco, en 1949, pour que le mouvement mette fin à la dualité qui voyait coexister deux présidentes, l’une à la tête de l’institution, l’autre au conseil national des YWCA. La nouvelle structure ne prévoit plus qu’une présidente flanquée de six vice-présidentes.