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Young Men’s Christian Association
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Historique

Young Men’s Christian Association - Historique




1990-1999


-1990-1998, Honduras : le mouvement s’implante dans un pays où il n’était présent que symboliquement, par exemple à l’occasion d’une manifestation organisée à Montréal le 14 mai 1986 pour protester contre les tentatives d’expulsion par les militaires honduriens des réfugiés salvadoriens du camp de Colomoncagua. Fondée à Tegucigalpa en juin 1990, la YMCA cherche surtout à mener des activités sociales dans les bidonvilles de la capitale, où deux de ses volontaires, Mario Escalante et Wilmer Pérez, sont assasinés début 1998, peut-être par des escadrons de la mort de la police de San Pedro Pula. Avec l’aide de médecins venus d’Uruguay, elle essaie également d’assister les victimes de l’Ouragan Mitch d’octobre 1998, mais avec un retard de cinq mois après les événements.
 
-1991-2008, Géorgie : dans le cadre d’un jumelage entre Tbilissi et la ville d’Atlanta dans l’Etat américain de Georgie, un ancien entraîneur de l’équipe soviétique de baseball, Gela Chikhradze, est convié à établir une YMCA qui est lancée en octobre 1991 et formellement enregistrée en février 1992. A Tbilissi est également établie une YWCA sous l’égide de Manana Vardzelashvili en mai 1999. Le mouvement progresse ensuite en province. La YMCA, qui s’étend à Kutaisi en 1997, Batumi en 2001 et Telavi en 2004, achète son siège de Tbilissi grâce à l’apport financier des associations allemande et américaine en 2000. Avec 300 membres cotisants et un budget qui tourne autour de la vingtaine de milliers d’euros, l’organisation reste fragile et dépend beaucoup des subventions des YMCA occidentales ou de l’Open Society Foundation de George Soros, qui lui fournit des bureaux gratuits à Telavi. Etabli en octobre 2005 sous la direction de Gela Chikhradze et la présidence de Zurab Bokuchava, un architecte qui succède à un chirurgien, son comité national s’engage alors en faveur de la Révolution des Roses qui, en novembre 2003, conduit à la chute du régime post-soviétique d’Édouard Chevardnadze et à l’élection d’un libéral pro-occidental, Mikheil Saakachvili. Dans le cadre de ses programmes d’éducation civique, la YMCA de Tbilissi entraîne par exemple une quarantaine de jeunes pour observer les élections parlementaires puis présidentielles de novembre 2003 et janvier 2004. De son côté, la YMCA de Telavi envoie huit observateurs lors des municipales d’octobre 2006. Reconnue par l’Alliance mondiale à Genève en 2006, l’organisation s’arrime ainsi au camp occidental à un moment où Mikheil Saakachvili cherche à se rapprocher de l’Union européenne pour échapper à la domination des Russes. Dans un tel contexte, la YMCA adhère au Conseil national des organisations de jeunesse de Géorgie mais ne rejoint pas la coalition d’ONG qui regroupe les associations de plaidoyer opposées au gouvernment. Elle préfère continuer d’aider les personnes déplacées par les conflits qui ont suivi la proclamation de l’indépendance de la Géorgie en avril 1991. A Batumi, elle organise les loisirs des enfants de familles qui ont fui l’Abkhazie en 1992 et qui ont squatté un hôtel, le Meskheti, dont elle occupe gratuitement le rez-de-chaussée jusqu’à ce que le gouvernement vende le bâtiment à des promoteurs immobiliers et en chasse tous les occupants. Après s’être réinstallée dans une maison de la jeunesse, la YMCA de Batumi essaie ensuite d’acquérir un terrain pour établir une colonie de vacances dans une ancienne maternelle de Tsikhisdziri sur la côte de la Mer Noire. Mais les autorités locales veulent réquisitionner les lieux, d’abord pour reloger des victimes de la guerre, puis pour mettre le bâtiment aux enchères. La déclaration d’un état d’urgence en novembre 2007 met un terme au projet. La YMCA de Tbilissi, pour sa part, assiste un orphelinat dans la banlieue de Kojori et cinq écoles du quartier de Saburtalo qui hébergent les familles déplacées par la crise de l’Ossétie du Sud en août 2008. En effet, l’Alliance mondiale à Genève autorise l’association à utiliser en faveur des victimes du conflit l’argent initialement prévu pour établir une colonie de vacances en Adjarie sur la côte de la Mer Noire. La YMCA de Tbilissi en profite pour animer des ateliers sportifs et fournir des compléments alimentaires aux enfants réfugiés dans la capitale.
 
-1992-2000, Vietnam : la YMCA commence à reprendre pied dans un pays qu’elle avait dû quitter au moment de la victoire des communistes en 1975. Ses travaux préparatoires débouchent sur l’établissement en juillet 1994 d’un Viet Youth Service qui est enregistré sous la forme d’une société privée, spécialisée dans le tourisme. La compagnie n’essaie pas moins de mener des programmes dans les domaines de la santé et de l’éduction. En mai 2000, elle modifie ses statuts de manière à pouvoir élargir sa mission sociale et prend le nom vietnamien de Hop Tac Tre, ou «  mouvement de jeunes pour les activités de copératives ».
 
-1993-1995, Suisse : créé en 1953 et formalisé en 1959, le département des réfugiés de l’Alliance mondiale à Genève est dissous et ses activités sont transférées aux YMCA régionales pour l’Afrique, l’Asie-Pacifique, le Moyen Orient, l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Europe. La décision, prise en avril 1993, témoigne en réalité des velléités d’autonomie d’associations nationales qui refusent toute velléité de centralisation. Les YMCA se sont également inquiétées de l’emprise grandissante des bailleurs de fonds institutionnels sur un département dont le budget, déficitaire en 1976 et 1977, était autrefois financé exclusivement par des donations privées et les contributions des membres du mouvement. Enfin, la fermeture du comité permanent pour les réfugiés atteste des difficultés d’une organisation qui doit faire des économies, vendre son immeuble du quai Wilson et emménager dans une villa plus petite de la banlieue de Genève en juillet 1995. Malgré l’apport de fonds publics à partir de 1980, ce département n’avait en effet pas à réussi à passer le cap de la professionnalisation humanitaire, avec un budget erratique de 2,9 millions de francs suisses en 1959, 0,9 en 1973, 1,5 en 1974, 2 en 1975, 2,1 en 1976, 1,7 en 1977, 1,3 en 1978, 1,4 en 1979, 1,6 en 1980, 1,5 en 1981, 1,4 en 1982, 2 en 1983, 1,3 en 1984, 1,9 en 1985, 1,9 en 1986, 2 en 1987, 3,2 en 1988, 3,7 en 1989, 3 en 1990, 3,4 en 1991, 4 en 1992 et 2,9 en 1993.
 
-1994, Bosnie : faute d’associations sur place, le mouvement n’est pas capable d’intervenir dans les crises qui agitent les pays nés de l’implosion de la Yougoslavie. En Bosnie, notamment, il n’est pas perçu comme une organisation humanitaire professionnelle et le HCR n’autorise pas la YWCA à venir au secours des victimes déplacées par le conflit.
 
-1995, Rwanda : à la suite du génocide de 1994, la YMCA se reconstitue en février 1995 sous l’égide d’un nouveau secrétaire général tutsi et formé en Ouganda, John Baptist Karagire-Yaramba. Elle succède à une première association qui, enregistrée à Kigali par Vedaste Rwangano et Nzabanita Mujambere en 1989, s’était étendue à Butare, Nyabisindu, Kibungo, Gacurabwenge, Ruhengeri et Byumba. Pendant qu’une YWCA s’établit à Kigali en 1995, ce sont surtout les associations des pays voisins qui viennent en aide aux réfugiés dispersés par le génocide. En Tanzanie, par exemple, la YMCA de Moshi envoie des secours aux occupants des camps de Kasulo et Benako dans le district de Ngara. Son homologue d’Ouganda, pour sa part, assiste ceux du camp de Rwembogo à Mbarara. L’Alliance mondiale des YMCA, enfin, organise des distributions de vivres à près de 6 000 orphelins et réfugiés rwandais au Burundi.
 
-1996, Grande-Bretagne : pour affirmer le rôle qu’elle peut jouer dans les conflits armés, l’Alliance mondiale des YMCA organise en décembre 1996 une réunion à Draperstown, un village d’Irlande du Nord épargné par les affrontements entre catholiques et protestants.
 
-1997-1998, Inde : suite au départ de son secrétaire général Egbert Samraj en 1997, la YMCA indienne décide de redéfinir son mandat lors de sa vingt-neuvième convention triennale à Madurai dans l’Etat du Tamil Nadu en 1998. Avec plus de 500 associations, elle est en effet devenue le deuxième plus gros mouvement du monde après celui des Etats-Unis. Dirigée par Schwartz David Malaiperuman à partir de 1954, M G Dharmaraj à partir de 1960, Joe Solomon à partir de 1967, D S Chinnadorai à partir de 1979, Karalimakal Pothen Philip à partir de 1988 et Egbert Samraj à partir de 1994, la YMCA indienne a multiplié ses activités dans tous les domaines. Sur le plan humanitaire, elle s’est d’abord préoccupée d’assister les réfugiés qui fuyaient la partition de l’Inde en 1947, l’invasion du Tibet par la Chine en 1959, les hostilités avec le Pakistan en 1965, la guerre d’indépendance du Bengladesh en 1971, le conflit sécessionniste tamoul au Sri Lanka en 1984 et la reprise des combats au Cachemire en 1990. Après avoir vainement proposé son aide aux troupes indiennes en guerre contre le Pakistan au Cachemire en 1962, elle a par exemple envoyé des secours aux déplacés recueillis dans des camps mis en place par le gouvernement dans les Etats du Madhya Pradesh, de l’Orissa et de l’Assam. Avec des financements des Allemands de Bread for the World à partir de 1970, la YMCA a également étendu ses efforts de développement rural plus au sud à Kanya Kumari (Cape Cormorin). Enfin, elle n’a jamais cessé d’aider les victimes d’inondations, comme à Hyderabad en 1977. De son côté, la YWCA n’a pas été en reste. Après avoir monté des dispensaires de santé et des projets ruraux pour les victimes de la famine à Mudichur près de Madras en 1952, elle a démarré en 1961 des programmes nutritionnels pour les enfants et leurs mères puis établi en 1971 un collège technique pour les jeunes en état d’échec scolaire. A Madras, elle a aussi fondé en 1963 un foyer pour les jeunes filles qui tentaient d’échapper à la prostitution et fourni des conseils juridiques aux femmes battues ou en instance de divorce et accueillies dans un établissement inauguré en 1983 et appelé Sahodari (« Sœur »). Dans la région de Delhi, elle a par ailleurs assisté les enfants des rues à partir de 1988 et soutenu en 1987 la formation d’une coopérative de reliure à Milan Mahila près de Trilokpuri. Dans la région de Bombay, encore, elle a fourni des papiers aux nomades Kumchiakar dont les enfants ne pouvaient être scolarisés parce qu’ils n’étaient pas enregistrés à l’état civil. Tout comme la YMCA, enfin elle a envoyé des secours aux victimes de catastrophes naturelles, en particulier à la suite d’un tremblement de terre dans l’Etat de Maharashstra en septembre 1993.
 
-1998, Allemagne : lors de son 14ème congrès mondial, qui se tient à Frechen près de Cologne en juillet 1998, l’Alliance mondiale des YMCA adopte un plan d’action, Challenge 21, qui doit moderniser le mouvement à l’aube du XXIème siècle. Soucieuse d’étendre son mandat, l’organisation affirme notamment sa volonté de protéger les droits des enfants et de proposer sa médiation dans les conflits qui ravagent les pays en développement.
 
-1999-2008, Libéria : alors que la guerre civile reprend, la YMCA démarre en avril 1999 une émission de radio qui vise à réconcilier les parties au conflit. L’expérience se poursuit en août 2000 quand l’organisation se dote de ses propres stations de radio en province, à Gbarnga, et dans une lointaine banlieue de Monrovia, à Unification Town. La YMCA s’occupe également des rapatriés libériens qui commencent à fuir la crise de Côte d’Ivoire fin 2002, en particulier vers Karnplay et Ganta. Après le pillage de ses bureaux de Monrovia lors des troubles qui conduisent au renversement du régime de Charles Taylor en 2003, l’organisation tente de nouveau d’œuvrer pour la paix et facilite l’enregistrement des électeurs appelés à voter au scrutin prédidentiel de 2005. En 2008, la YMCA du Libéria s’essaie par ailleurs au développement rural en ditribuant des outils agricoles pour un programme de riziculture à Yepeka.